Journal de bord d'une année de volontariat écologique franco-allemand dans le cadre du service civique. Un an dans une ferme qui élève de chèvres dans les environs de Dresde.
Oula-la, voilà quelques mois que cette merveilleuse expérience de volontaire est finie. Par un sprint final dont je me souviendrais. Collègue en vacances, patron blessé, seule à faire le travail, 2 dernières semaines en non-stop, avec un cumul de plus de 160h, traite le matin à 6h et le soir finir vers 19h30. Et je crois qu'une photo de mes chaussures (qui sont passées au crash test) parle mieux que n'importe quel discours.
Maintenant j'ai une vie beaucoup plus tranquille. Jeune fille au pair en ville, le tram qui passe à côté, des bars, café et autre Kneipe à volonté. Plus d'échange avec des allemands, des cours pour progresser, du temps pour bricoler, mal à la tête le soir après seulement 2 heures avec les gamines...
Malgré tout, quelque fois, les chèvres me manquent, j'aimerais y retourner et y travailler pour un week-end, de temps en temps (pas trop non plus). Voir comment tout ça évolue...
Ce blog est vraiment laissé à l'abandon, la nouveauté est passé, les heures de travail s'accumulent, mais je donne des nouvelles une dernière fois.
Depuis le dernier poste, tous les volontaires (ou presque) se sont rencontrés une dernière fois (ou presque), en France, en Provence, au Loubatas plus précisément, le soleil et la chaleur étaient aussi présents.
La Provence n'est pas une région qui m'attire particulièrement, mais je dois dire qu'encore une fois c'était chouette, et la végétation est tellement différente de celle que je connais, l'odeur aussi, quand on marche dans les bois ça sent le thym et le romarin et non pas le bois humide et les champignons. J'ai appris à reconnaître une nouvelle plante: l’achillée mille feuille (je ne connaissais que la version "tondue", sans les fleurs), et aussi un peu la sarriette. Je pensais vraiment pas qu'un jour ça allait m'intéresser et que j'allais retenir malgré la famille de hippies botanistes (à peu près).
Je parlerais pas de ce qu'on a fait en activités, sinon que c'était plutôt tranquille, qu'il y a eu de délicieuses pizza au four à pain et de la guitare, ainsi qu'une petite insolation pour moi.
Le retour a été très dur, après une petite pose vers Lyon pour voir une copine que c'était trop chouette et qu'on a mangé du saucisson et du morbier avec de la baguette en buvant du vin (hum hum) et aussi que j'ai acheté encore quelques livres.
Il restait à faire le trajet Lyon-strasbourg-offenbourg-frankfort-dresde-stopen-lautebach le lundi, arriver à 23h sous la pluie et sous l'orage et reprendre le travail le lendemain matin, c'était pas possible, j'ai juste fait la traite, il me manquait beaucoup de sommeil.
La saxe suisse... euh suisse saxonne!
Lilienstein, au loin?
C'est à ce moment là que j'ai eu un gros ras-le-bol, j'étais épuisée, gros besoin de vraies vacances, marre d'avoir des horaires de déments. J'ai eu des vacances, j'ai dormi et fait du crochet alors que j'avais prévu le Danemark ou Lubeck ou Potsdam, mais la fatigue a eu raison de ma motivation. La reprise aussi à été dure: un samedi à 5h30 et 10 petites mignonnes heures de travail. 3 jours d'enfer, heureusement internet est là, les amis aussi bien que loin, un petit mail "Léo, faut que je changes d'air, ou je vais tout cassé" et un week-end, excursion, dresde, bière, glace et kebab et langue française.
Une pause sur le chemin qui mène à la forteresse.
J'ai pris mon vélo, pédallé 35km sous le soleil, et que ça monte et que ça descend et que je prends la mauvaise route parce que j'ai une carte pas terrible et hop un coup de soleil mais surtout de beaux paysages, et arrivée à Königstein, on a visité la forteresse à 247m au dessus de l'Elbe , la plus vieille d'Europe, avec le puit le plus profond de... Saxe et euh... c'était sympa.
représentation du tonneau d'Auguste (230 000l)
Napoléon en Saxe, très connu ici!
On a pas eu le temps, ni le courage de tout visiter, mais on a bien fait nos touristes avec le casque sur les oreilles pour l'audio-guide.
Et puis au retour, y avait ce dessin au bord d'une route et je trouve ça cool: Sächsische Schweiz ist bunt. (La suisse saxonne est bariollée/ haute en couleur).
Et je suis passée par un magasin de loisirs créatifs, pour occuper ces dernières semaines:
Et hop j'ai enfourché à nouveau mon vélo pour 30 km dans l'autre sens.
Ouille ouille ouille, y'a plus rien ici. Je suis allée au 3ème séminaire à Cochem, c'était cool, j'en suis revenue, j'ai travaillé. Maintenant je fais la traite toute seule, et le nettoyage à la fromagerie après, et j'agrandis l'enclos des chèvres matin et soir. Le week-end, je fais tout toute seule (sauf le fromage, mais je sais comment on fait maintenant et ce que je retiens c'est que c'est surtout beaucoup de nettoyage).
petite rue prague derrière chateau
prague
Je suis allée à Prague, 4 jours, c'était bien, j'y retournerais. Je suis revenue, j'ai retravaillé, les heures augmentent, c'est à peu près 9 heures par jour maintenant, mais c'est moins fatiguant qu'en hiver avec le soleil.
encore Prague vers la gare
Je suis contente de rester en Allemagne l'an prochain (jeune fille au-pair, c'est comme s'occuper de chèvres non?). Je profite des beaux jours et du printemps pour faire de la cueillette (tilleul, camomille, sureau, plantain) et les transformer (j'ai toujours pas tenté l'ortie et l'oseille, mais ça ne saurait tarder, le frigo est vide.)
J'ai aussi commencé à faire du houla hoop, comme si je faisais pas assez de sport comme ça. Je suis quand même pressée de rentrer en France en Septembre. Mais en attendant la semaine prochaine c'est le dernier séminaire vers Marseille et das freut mich sehr!
le coin à gauche vers les arbres, c'est la que sont les chèvres.. loiiin!
Ah et aussi: mes cheveux sont devenus de la paille, mes pantalons sont troués au fesses, je perds le gras de l'hiver et prend à la place un merveilleux bronzage agricole. :D
Mars, de septembre à Mars, 6 mois. Le séminaire de mi-parcours arrive à grand pas (dans 2 semaines). Vraiment hâte de retrouver les autres, comparer l'état d'esprit. Quand je pense au précédant ou j'étais pas vraiment bien, un peu déprimée, tout à changé, mais déjà quand il fait encore jour à 16h, c'est plus facilement vivable.
Un truc dont je n'ai pas parlé avec les week-end d'astreinte c'est le petit déjeuner avec la famille des patrons le dimanche matin. C'est toute une histoire. On a le droit à la nappe, à un napperon, des tasses spéciales plus belles que les autres et même des soucoupes pour les tasses, de la pâte à tartiner, un œuf à la coque (ou dur selon si on l'oublie ou pas), caché sous des petites poules en crochet, des brotchen (vous savez ça) tous frais (même des käsebrotchen mais je touche pas à cette chose), des chants de remerciement de Dieu pour ce repas plus long que d'habitude, et toujours le fromage sur la table mais le dimanche en plus y'a du roquefort (du société s'il vous plait qui coute plus que la peau du derrière ici). C'est plutôt cool, je sais pas si c'est typique allemand ou juste typique de cette famille. Ah et j'ai oublié les Croissants, pas aussi bon que les français évidemment, mais tant qu'ils mettent pas de jambon dedans, je suis contente.
Sinon comme il a neigé encore plus après le week-end à Dresde, j'ai peu prendre quelques photos de mes warrior de chèvre, qui savent que leur pelage ressort avantageusement sur un fond blanc.
Une mamelle en gros plan, ça fait peur!
On pouvait pas utiliser le système de traite dans le tuyaux, alors après avoir trait à la main pendant 1 semaine (bonjour les crampes), on est passé à traite automatique mais dans des bidons, qu'il fallait ensuite transporter jusqu'à la fromagerie et glaglagla, surtout les doigts, zut de crotte, puis on trouve la technique, mettre les mains entres les mamelles des chèvres et leurs pattes arrière...schön warm!!! :D
rue de la gare, rue principale.
Le temps clément revenu, petite escapade à Görlitz, 100km de Dresde à la frontière polonaise, un vent plus froid qu'ici, une petite ville sympathique. Du covoiturage, une arrivée à la gare et le fameux wtf qu'est ce qu'on fait ici.
Puis on découvre une ville au style architectural varié, coloré, un accent légérement différent, un agréable café style campagnard avec une musique digne d'une secte, mais surtout un H'm. (HA und AIM).
(Léo, dis moi si tu veux que j'enlève la photo parce que t'es trop moche dessus, mais ce qui compte c'est les chocolats et les gâteaux).
Sinon on a également croisé une "Jesus Backerei" jaune
(boulangereie de Jesus) qui est très dans l'ambiance du coin (en plus pas loin de la Pologne ou se dire athée c'est aller à l'église qu'une fois par mois... j'exagère bien sûr), mais en même temps quoi de plus logique pour une boulangerie que de s'appeler Jesus, c'est quand même le master du pain et peut-être même du käse brotchen (blasphème?). Et quel beau bâtiment jaune! (le jaune est moche en général sauf sur les maisons, et le mimosas, jaune).
On a aussi croisé ce terrain de jeu pour enfant ou j'aurais pu rester toute la journée à m'extasier, une petite ville reconstruite, avec un moulin à eau, une mairie, une boulangerie, une prison (avec un trou dans le mur pour s'échapper), des balançoires en pneu, une église, pleins d'endroits ou se faufiler, se cacher, le paradis sur terre. Mais on a plus le droit au paradis après 12 ans, alors on est parti, la tête basse.
Et puis il y a cette tour médiévale, la Reichenbach Turm, belle, vieille et surtout qui s'appelle reichenbahc, et quand on vient de regarder L'épisode 3 de Sherlock, eh beh c'est cool, même si le reichenbach fall en question (dans the final problem de Doyle, c'est en suisse). Et comme c'est joli, hop je mets 2 photos. Sur la deuxième magnifique bâtiment vert olive pâle, ils osent des couleurs ces allemands! Et vous pouvez toujours cliquer les photos pour les agrandir!
Et aussi cette coolos cabine téléphonique avec un box d'échange de livre. Jaune encore, et rose heureusement.
Passons aux côtés plus moches, mais tellement plus réalistes, car Görlitz comme beaucoup de ville de l'est de l'Allemagne c'est un mélange entre ruine et beau.Ma patronne qui a vécu la bas pendant quelques années m'a expliqué qu'il y a pas si longtemps toute la ville était plus ou moins dans cet état, mais à un moment y'a eu de l'argent, donc des rénovation, et du tourisme et donc plus d'argent...
Mais il reste beaucoup de bâtiments abandonnés.
Notons aussi qu'il y a un tramway avec 3 lignes, petit, mais pour une ville de 60 000 habitants, c'est pas mal du tout.
Et de l'autre côté du fleuve, il y a l'a Pologne, ça aurait été dommage
de ne pas y aller, juste histoire de dire. surtout que c'était vraiment
beau, animé, une ville bien entretenue qui possède tous les atouts
nécessaire pour faire venir les touristes, et les jeunes diplômés en
quête de travail et de distraction.
Et oui, des nights clubs et des cigarettes, que demander de plus. Et des immeubles d'habitations qui donnent tellement envie d'y habiter.
Bon en bref c'est une ville frontière, du côté du pays plus pauvre que l'autre, de toute façon les villes frontières c'est jamais terrible, non? Et ça représente vraiment pas le pays, une excursion est prévu dans les semaines à venir à Wroclaw, pour voir pour de vrai.
Et on est content de repasser de l'autre côté. (Panneaux: Allemagne, union européenne, saxe et görlitz, y'a aussi celui du "canton/ kreis" je crois).
Et la petite photo à gauche, il faut l'agrandir, elle est plutôt jolie, prise en Allemagne avec vu sur la Pologne.
Voilà pour le côté voyage. Mais ici on est jamais très loin des chèvres, donc de nouvelles photos, des chevrettes, des tas et des tas de chevrettes. Des biberons aussi.
Jardin de chèvres.
D'ailleurs j'aimerais bien savoir qui lit ce blog, amis, famille, inconnus, faites moi savoir!
Comme d'habitude je suis en retard dans mes mises à jour.
C'est que le boulot est prenant, surtout avec les week-end d'astreinte (comme les infirmières, et les pompiers). Mais ça continue à me plaire beaucoup et même d'avantage. Ceux qui pensent que c'est monotone l'agriculture, qu'on fait tous les jours la même chose, eh bien, ils ont raison d'un côté, c'est les mêmes gestes qui reviennent, les mêmes outils manipulés mais il y a toujours des surprises. Et comme on vit au rythme des saisons, au rythme des chèvres, du froid et du grand froid on ne se lasse pas, même si parfois c'est plus dur. Comme il y deux jours, deux chèvres de mortes, j'ai fait l'insensible quand je l'ai vu, quand je l'ai dit "la chèvre est morte", mais j'avais qu'une envie arrêter la journée, rentrer. Après ça on prête plus d'attention, vérifier qu'il y en a pas une plus faible que les autres harassent à coup de cornes parce qu'elles sont plus basses dans la hiérarchie.
Mais sinon ces longues semaines me permettent d'avoir des longs week-end que je mets à profit pour visiter le pays.
Il y a 2 semaines je suis allée voir Dresde sous la neige, et l'Elbe gelée, la journée dehors par quasi -20°c (et je parle pas de la température ressentie) mais je suis une warrior, j'étais même en jupe! Et c'est parti pour les photos!! :) Et au retour j'accueillais Eléonore la frenchie maudite (qui a survécu à la manif du 14 février) dans mon village (désolé pour le retour en car si horrible), on a fait du stop pour rentrer parce qu'il faisait trop froid, et malgré le noir (^^) la première voiture s'est arrêtée, comme d'habitude. C'est sur ça leur coute rien de prendre quelqu'un pour 3 km mais c'est pas en Vendée qu'on voit ça.
Donc oui, y'a pas si longtemps, moins de 10 ans ce cher Martin trônait seul sur ce place, avec des ruines en arrière plan, même sur googlemap c'est toujours vide, pas de FrauenKirch, j'ai eu une discussion avec ma patronne (en allemand s'il vous plait) pour savoir si oui ou non c'était une bonne idée de reconstruire ou alors s'il fallait laisser les ruines en souvenir, y'a du pour, y'a du contre, mais maintenant c'est tout refait, et c'est beau.
